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Voilà la 15ème session de ce challenge "Lire sous la contrainte" organisé par Philippe, qui s'achève aujourd'hui. Comme l'indique le logo ci-dessus, le(s) livre(s) lu(s) devait avoir un titre contenant une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car). Après quelques va et vient chez mes fournisseurs habituels, j'ai trouvé celui-ci :
Ce qui est écrit au dos :
Certaines rencontres peuvent-elles changer le cours d'une existence ? Assurément. Une extraordinaire leçon de vie attend Paul Lamarche, Paul qui pense que réussir sa vie, se résume à... réussir. Un Noir américain à la carrure d'athlète rencontré en prison et un puissant homme d'affaires japonais qui parle de cerisiers et de poussières, d'autres encore, lui permettront enfin de comprendre que l'on ne réussit que lorsque l'on se met debout. Paul admettra enfin que les peurs ont mené sa vie jusque-là. On ne peut marcher que lorsqu'on dépasse les craintes qui nous entravent tous et nous empoisonnent. La vie est au bout du chemin. Un roman tour à tour parabole moderne de la découverte de soi, récit d'une amitié profonde et histoire d'amour incandescente.
Mon avis :
Ce livre m'a plu. Il est facile à lire et on entre vite dans l'histoire. Il y a des passages très marrants et d'autres un peu moins. C'est un livre qui se termine bien. A la manière du petit poucet l' auteur sème les graviers du chemin qu'il va suivre tout en se libérant de la peur qui le tiraille. Personnellement j'aimerai bien savoir où en est l'auteur avec sa vie de tous les jours. Peut être le saurai-je dans un futur proche si l'auteur se décide à écrire un autre livre.
J'ai aimé :
P. 13 : Etrangement rien ne ressemble davantage à un grain de sable qu'un autre. Cela signifie selon moi que la sagesse est universelle. Une fois rejetés apparences et faux-semblants, chaque être qui la recherche, l'étudie, la fait sienne, découvre la même chose.
P. 14 : Des signes nous sont proposés, nous ne les voyons pas. Lorsqu'ils se font insistants, nous les écartons d'un haussement d'épaules. Nous n'avons le temps de nous en préoccuper, courant d'un point à un autre, débordés par des urgences qui n'en sont presque jamais. Nous ne voyons pas les graviers qui sont semés sous nos pas afin de nous guider vers notre destination. Et puis, à la faveur d'un voyage lointain, déroutant, ou d'une rencontre, d'un "épisode remarquable", nous ôtons nos oeillères.
P. 50 : Tu ne dois pas avoir peur, petit. La peur est en toi. C'est toi qui la secrètes. Bon je ne dis pas que dans la jungle, face à un fauve déchaîné, ou même dans une jungle urbaine face à un vrai fondu, il ne faille pas avoir peur. La vraie peur est une bonne chose, elle permet d'apprécier le danger et de réagir vite. Mais elle est rare. La fausse peur, la plus commune, cette peur qu'on se fabrique pour des raisons stupides, te tue. Tu vis mais tu es mortn térrorisé dans ta tête. Elle t'empêche de réagir correctement, elle te fait faire des tas de conneries ou t'empêche de faire ce qui compte. En plus, elle te transforme en cible, une victime avant l'heure.
P. 53 : Sans doute avais-je perçu, de façon intuitive, que le cheminement importe autant, sinon plus, que la destination.
P. 56 : Avoir la peur dans sa tête, Zach, c'est ramper toute sa vie. Tu ne marches pas, mon gars, tu rampes, comme une larve. Un être humain ne pas ramper, même quand il igore qu'il se traîne au sol. Ca le rend très malheureux. Et un être malheureux, c'est souvent quelqu'un qui rend les autres malheureux. Le pire des cercles vicieux.
P. 60 : On apprend à marcher à petit pas, un pied devant l'autre. On tombe ? Pas grave.Ca arrive à chacun de nous. On se relève et on repart, pour ne jamais plus ramper.
P. 71 : N'oublie pas : tout est déjà en toi. Il sufit de le laisser parler.
P. 82 : La peur est une maladie insidieuse et très grave, qu'on ne peut éradiquer que lorsqu'on se rend compte de sa progression et de ses ravages en nous. Malheureusement, certains d'entre nous ne s'en apercevront jamais. D'autres se rassureront en se disant qu'ils sont juste prudents, sur leurs gardes.
P. 97 : Le "rampeur" que j'étais devait mettre du temps à comprendre qu'il possédait deux jambes. Lorsque, enfin, je l'eus compris, j'eus la trouille de me relever. Tant que je rampais, je ne risquais pas de tomber, c'était réconfortant. C'est d'ailleurs sans doute aussi pour cela que, sans le savoir, j'étais assez attaché à mon état de "rampeur". Marcher me faisait peur. Au début, c'est très déstabilisant, on perd l'équilibre. Mais marcher, c'est vivre. Enfin.
P. 107 : ... Il était terrorrisé, il fallait le rassurer. Lui montrer qu'il n'avait pas de raison d'avoir peur, donc se défendre contre une menace qui n'existait pas.
P. 116 : Non ... Pas grave. Le passé n'a d'importance que parce qu'il a tissé le moment présent, ici, maintenant, avec toi. Ce qui prouve que le passé est précieux, même lorsqu'il est blessant.
P. 117 : Marcher sur deux jambes n'est pas simple. On perd l'équilibre, on se mange des gamelles, ça fait parfois mal, mais on repart. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une fois qu'on sait marcher, on ne sait plus ramper.
P. 125-126 : C'est terriblement difficile d'affronter sa peur, j'en sais quelque chose. Ca demande beaucoup de courage puisqu'il faut avoir l'honnêteté de se mettre à poil mentalement, et cela ne fait plaisir à personne. Il faut prendre la peur à bras-le-corps et elle a la peau dure. Elle est sournoise et possède plein d'arguments pour essayer de vous convaincre que non, non, elle est juste là pour vous aider, vous protéger, même. Et elle ment. Elle ment et elle triche parce qu'elle veut garder son pouvoir sur nous.
P. 131 : La fausse peur est comme un mauvais sort jeté par un sorcier de pacotille. Elle n'a de pouvoir que si l'on y croit. Elle est alors plus dévastatrice qu'un tsunami. Elle pourrit chaque moment, chaque acte, nous poussant aux actions irréfléchies, destructrices, génératrices de malheur pour nous et les autres ... Elle nous pousse aussi à la haine, à l'envie, à la vengeance... Il n'existe aucun remède extérieur à la fausse peur. Le seul, l'unique et l'imparable se trouve en nous. D-s que l'on cesse d'y croire, qu'on lui destine notre sincère et absolu mépris, la fausse peur s'évapore et l'on se demande vraiment de quoi, pourquoi on a pu craindre à ce point et si longtemps.
P. 134 : Je le répète, ne plus avoir peur, ne signifie en rien devenir une sorte de sage barbu et décharné, assis en tailleur sur sa montagne, qui regarde passer les $etres et les choses sans intervenir. Ca ne signifie pas tolérer l'intolérable. Ca signifie au contraire devenir un roc face à quelqu'un qui pratique l'innacceptable.
P. 137 : La peur se nourrit aussi de notre sensation d'impuissance, mais nous sommes puissants dès que nous cessons d'avoir peur. Il y a tant de choses qui nous font peur, mais si peu qui peuvent véritablement nous faire du mal.
P. 140 : Relevez-vous et n'ayez pas peur. Matthieu 17-7.
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